Je photographie principalement avec un Pentax K1000, un appareil argentique qui appartenait à mon père. Chaque déclenchement est pour moi une manière de prolonger cette histoire familiale et de donner une valeur particulière à l’instant saisi. L’argentique m’impose un rythme plus lent, plus attentif, où l’image se construit dans la retenue et la patience, loin de l’immédiateté numérique.

J’utilise des pellicules Kodak 200 ISO, dont j’apprécie la chaleur des couleurs, la finesse du grain et la richesse des contrastes. Leur rendu confère à mes images une densité particulière : elles révèlent les textures, soulignent les géométries urbaines et laissent place aux accidents heureux propres à l’argentique.

Mon univers visuel se nourrit de multiples influences. En photographie : Saul Leiter pour sa poésie colorée et ses jeux de reflets, James Barnor pour la vitalité de ses portraits, et Mame-Diarra Niang pour sa lecture sensible des paysages urbains. Mes lectures de bande dessinée – de Larcenet à Taniguchi, de Seth à Urasawa en passant par Harari et Delisle – nourrissent également ma narration visuelle et mon goût des cadrages séquentiels. Mon imaginaire graphique s’ancre enfin dans l’héritage du Bauhaus et de l’époque Moderne, dont j’apprécie la rigueur formelle et l’épure.

À travers mes explorations photographiques, je cherche à révéler la poésie cachée dans les espaces urbains comme dans les lieux intimes, en travaillant sur la tension entre rigueur graphique et sensibilité émotionnelle.